vendredi 10 septembre 2004

!!!!?!!!

Il m'est arrivé hier la pire (à vrai dire la première d'ou mon émoi) mésaventure de ma vie de tricoteuse !!! Mais remontons un peu le temps que je vous explique:

Après un détour par la maison pour confier Moustique à son papa, je suis revenue une semaine à Montréal pour les préparations de mon stage. Les choses s’étant déroulées rondement, je me trouvais avec un après-midi entièrement libre à ma disposition. Enfin ! J’avais finalement l’occasion d’aller faire un tour par cette fameuse boutique de laine (La Tricoteuse pour ne pas la nommer) que je n’avais jamais eu le temps de visiter lors de mes précédents séjours dans la métropole. D’autant plus que je me trouvais seulement à trois coins de rues (à ce que j’avais estimé) de la dite boutique.
Après une hésitation passagère (hier la ville affrontait la queue de l’ouragan Frances, il pleuvait donc beaucoup), je me mis en route. Après 20 minutes de marche bravant pluie et vent, je me trouvais enfin récompensée : la boutique était là !
Je dois dire qu’elle ne démentait pas sa réputation : de tonnes de fils de toutes qualités et marques (Jaeger, Katia, GGH…) tapissaient les murs, les revues que je n’avais pu que contempler sur internet étaient enfin à ma portée et il y avait un bac de liquidation débordant de pelotes (mon plaisir est de trouver LE trésor à bon prix )! Fond sonore agréable de musique classique… Comme une enfant dans une boutique de jouets, je me demandais sur quoi porter mon choix.
Maintenant, je ne sais pas pour vous, mais sauf exceptions rares, mon principal plaisir est de prendre mon temps lors de l’achat de fibres, repassant dans ma tête les différents patrons que je possède pour trouver LA combinaison parfaite. Je fis donc le tour de la boutique en admirant le choix disponible et en savourant mon plaisir…je me voyais, à l’instar d’autres tricoteuses anglophones, rédiger une entrée spéciale pour en faire une critique dithyrambique. La propriétaire, qui m’avait à peine saluée à mon arrivée et qui depuis ne m’avait plus adressé la parole me demande alors, peu avenante :
-Mais que cherchez-vous ?
-Oh rien en particulier, je regarde…
Fin de notre brève conversation, je retourne à mes explorations qui s’avéraient fort fructueuses : un sac de 5 pelotes de Svale de Dale que j’avais toujours voulu essayer, et, cerise sur le gâteau, deux revues d’été de la même compagnie que j’avais vainement chercher à me procurer sur le web. Malgré mon départ imminent pour le sud, j’étais même sur le point de craquer sur un sac de Clara de Filatura di Crosa (100% mérino très douce et épaisse) pour me faire un de ces fameux ponchos rapides de Rowan, dont la revue était également disponible.

Pendant ce temps une autre cliente (apparemment habituée de la place) fait remarquer à la propriétaire que par un temps pareil, il ne devait pas y avoir beaucoup de clients. Ce à quoi cette dernière répond fort peu discrètement que de toute façon, les ‘gens’ qui viennent par ce temps ne le font que pour se réfugier et ne font mêmes pas d’achats dignes de ce nom ! Ces paroles me tirèrent brusquement de ma contemplation car je réalisais qu’elles s’adressaient à moi (j’étais la seule autre personne dans le magasin) et une fois l’autre cliente partie, je me dirigeais vers la propriétaire, lui faisant remarquer poliment que je m’étais déplacée de Québec pour venir voir sa boutique et que visiblement je m’étais dérangée pour peu de chose (parlant de l’accueil). Ce à quoi elle répliqua qu’elle n’y pouvait rien si j’avais mauvais caractère et, alors que, me dirigeant vers la sortie, je lui précisais que j’avais dû braver la pluie pour me rendre car que je connaissais pas bien la ville, elle répondit ‘grand bien vous fasse’, ferma la porte et tira le verrou (d’ou le !!!!?!!!! de mon titre), me laissant fort désemparée sous la pluie battante.

Je vous laisse tirer vos conclusions…Disons que j’ai perdu mes illusions sur l’esprit fraternel de la communauté des tricoteuses et que je ne comprends pas pourquoi certaines personnes éprouvent le besoin d’être gratuitement méchantes et désagréables avec leurs semblables.

Sur une note plus joyeuse :

J’ai pu me réfugier dans un adorable petit café nommé Au festin de Babette (avouez que cela augurait bien pour la bibliophile et admiratrice de Karen Blixen que je suis ) situé sur la Rue Saint-Denis, savourer un délicieux café et admirer leur sélection de thés et de caramels (bon d’accord j’avoue j’en ai acheté !). Pour plus d'info sur ce film/livre cliquer ici.
Par la suite, j’ai déniché des trésors chez un bouquiniste qui,lui, n’a eu aucune objection à ce que je furète longuement parmi ses tablettes et, enfin, je suis allée admirer la nouvelle collection de vêtements de la boutique La Cache que j’adore (là aussi j’ai craqué).
Et comme Marie, j’ai terminé le Flower Basket Shawl.
M’étant procuré un appareil photo numérique il y a peu de temps, je vous présenterai ces trésors dès mon retour à la maison…